Busan
Démographie et Administrations
La ville de Busan se situe dans le Sud-Est de la Corée du Sud et est composée de quinze arrondissements et d’un district.
En 2018, la population totale de la ville comptait 3 494 019 habitants, soit 4 583 habitants par Km2. Busan était donc la deuxième ville la plus peuplée de Corée du Sud, après Séoul. Parmi la population, on y recensait 52 566 étrangers (KOSIS, 2020).
Busan est composée de 15 administrations (gu 구) : Buk-gu (북구), Busanjin-gu (부산진구), Dong-gu (동구), Dongrae-gu (동래구), Gangseo-gu (강서구), Geumjeong-gu (금정구), Haeundae-gu (해운대구), Jung-gu (중구), Nam-gu (남구), Saha-gu (사하구), Sasang-gu (사상구), Seo-gu (서구), Suyeong-gu (수영구), Yeongdo-gu (영도구), Yeonje-gu (연제구) et 1 district (gun 군) : Gijang-gun (기장군).
Migrations externes vers Busan
En Corée du Sud, on dénombre environ 1.5 million de migrants, dont près 120 000 dans la province du Gyeongnam-do et à Busan (SOMI), ce qui représente un peu plus de 10% de la population totale des migrants habitants de Corée.
Il existe en Corée du Sud plusieurs associations et organismes contribuant au bien-être et à la protection des droits de l’homme des travailleurs migrants de Corée du Sud. En 1996, l’association Together With Migrants voit le jour et est renommé Solidarity with Migrants (SOMI) en 2009. Cette association œuvre pour l’amélioration des conditions essentielles des migrants (droits de l’homme, droits du travail, mariage…) (SOMI). Cet organisme, spécifiquement actif dans la province du Gyeongnam-do et à Busan, lutte pour « le renforcement des droits de l’homme des migrants en Corée [du Sud], ainsi que [pour] la reconnaissance des différences de nationalité, de couleur et de culture, et [pour] le respect des droits de l’homme des minorités » (SOMI).
L’association explique que les migrant viennent en Corée du Sud pour trouver du travail, se marier, trouver refuge ou en tant qu’étudiants internationaux. Ainsi, un individu séjournant sur le territoire pendant plus de 3 mois sera enregistré au Bureau de l’Immigration. De ce fait, sur 950 000 immigrants enregistrés, 700 000 sont des travailleurs migrants (SOMI).
Les migrations vers la Corée proviennent de divers pays : de Chine (incluant les Chinois d’origine coréenne (Joseonjok)), des Etats-Unis, du Vietnam, du Japon, des Philippines, de Thaïlande, d’Indonésie et d’Uzbékistan. L’association explique qu’il y aurait actuellement 18 000 migrants sans papiers sur le territoire sud-coréen, qui ne sont donc pas enregistrés au Bureau de l’Immigration alors qu’ils travaillent, et restent plus longtemps que leur période de séjour initiale (SOMI).
Par le biais d’un Protocole d’Accord (Memorandum of Understanding) avec la Corée du Sud, les ressortissants de certains pays peuvent entrer en Corée du Sud grâce au Système du Permis d’Emploi (Employment Permit System). Ainsi donc, des immigrants venus de Chine, du Vietnam, des Philippines, de Thaïlande, d’Indonésie, d’Ouzbékistan, de Mongolie, du Sri Lanka, du Cambodge, du Bangladesh, du Népal, du Pakistan, du Myanmar, du Timor Oriental et du Kirghizistan sont éligibles à une immigration soumise au Système du Permis d’Emploi (SOMI). Ce système limite l’embauche d’étranger à 5 secteurs d’activité : manufacture, construction, pêche, agriculture et élevage, et services.
Cependant, ces migrants, bien que résidant légalement sur le territoire sud-coréen, font face à des problèmes. Ils peuvent être victimes de discrimination sur leur lieu de travail, subir des retards de salaire, recevoir des salaires inférieurs aux employés d’origine sud-coréenne, être physiquement ou verbalement agressés… Malgré l’existence du Ministère du Travail (auprès duquel les travailleurs, qu’ils soient sud-coréens ou migrants, peuvent se plaindre) et de lois sur le travail, les travailleurs migrants rencontrent plus de difficultés à porter plainte, par manque d’information et de communication (SOMI).
Ces travailleurs migrants rencontrent aussi des difficultés en termes de logement, d’accès aux soins et d’intégration, car ils sont victimes de préjugés et de discriminations à cause de leurs éventuelles différences culturelles et religieuses avec les Sud-Coréens (SOMI).
Les migrants mariés à un individu sud-coréen sont autorisés à rester en Corée du Sud tant qu’ils restent mariés à leurs conjoints, ce qui peut mettre les migrants dans une position dangereuse : des femmes étrangères mariées à des Sud-Coréens ont parfois été dupées par des agences matrimoniales, avec de fausses informations sur le mari, et peuvent être victimes de violences conjugales (SOMI).
Sur le graphique suivant, nous pouvons constater que le nombres de migrants enregistrés à Busan continue de croître depuis 2012.
Migrations internes vers Busan
Busan fait partie des villes avec le plus haut taux de migrations internes, après Séoul et la province du Gyeongi-do.
Les migrations sont souvent pour les études ou pour le travail.
Depuis maintenant deux décennies, Busan et cinq autres villes (Daegu, Incheon, Gwangju, Daejon et Ulsan) connaissent de grands essors et deviennent des villes attractives pour la population coréenne. Ces villes connaissent de grands flux migratoires depuis une vingtaine d’année. « Busan s’est affirmé comme un centre logistique international en termes de trafic maritime » (The National Atlas of Korea).
Les flux vers Busan proviennent de la province du Gyeongsangnam-do, du Gyeongsangbuk-do, du Gyeonggi-do, et d’Ulsan.
Migrations internes depuis Busan
En 2014, on dénombre environ 354 000 individus quittant de Busan, en majorité en direction de la province du Gyeonsangnam-do, du Gyeonggi-do, à Ulsan et à Séoul (The National Atlas of Korea).
Problèmes environnementaux
La Corée du Sud souffre de problèmes de pollution aérienne. En effet, la péninsule est directement touchée par la « poussière jaune » venue de Chine depuis les années 1960. La rapide industrialisation du pays ainsi que les vents venus d’Asie de l’Est (désert de Gobi), ont aggravé en quelques années la qualité de l’air coréen (The National Atlas of Korea).
En 2017, les rejets de particules fines (dust pollution) étaient les plus importants dans le port de Busan. En effet, la ville aurait enregistré une moyenne de 26 microgrammes par mètre cubes de particules PM.25 (particules -de moins de ou de- 2,5 micromètres de diamètre). En comparaison les villes de Séoul, Incheon et Ulsan avaient enregistré 25 microgrammes et Daejon 21. Cette forte pollution est explicable par la présence du port remplis de cargos et machines polluantes mais aussi par les grands complexes industriels de la ville (Ko, 2018).
On recense trois types de pollutions importantes dans la ville : la pollution de l’air (gaz, poussière, suie et mauvaise odeur), la pollution de l’eau (eaux usées) et la pollution sonore (bruits et vibrations) (KOSIS, 2020). Dans cette région d’Asie du Nord-Est, tous les pays sont affectés et affectent leurs voisins (Chine, Mongolie, Japon, Corée).
La ville de Busan a d’ailleurs annoncé plusieurs mesures et projets pour lutter contre la pollution grandissante, comme par exemple la réduction des émissions de poussières fines de 30%, la création de zones sûres sans poussière fine pour les enfants, l’assainissement de l’air des centres commerciaux souterrains, l’organisation de contre-mesures d’urgence lorsque les niveaux de poussière fine sont élevés et l’amélioration de la confiance du public grâce à une gestion précise de la qualité de l’air (Busan Metropolitan City).
Comme nous pouvons le voir sur la carte ci-après, en 2015, l’électricité était la première source d’émission de gaz à effet de serre à Busan. Cependant, l’émission de gaz à effet de serre de Busan reste inférieure à celle de la province du Jeollanam-do ou du Chungcheongnam-do. En effet, « les grandes villes, à l’exception Ulsan, contribuent peu aux émissions de dioxyde de carbone. Les transports et l’habitat apparaissent donc moins responsables de la pollution au dioxyde de carbone que la production d’électricité dans les centrales thermiques et l’industrie, en particulier les grands sites d’industrie lourde ou les usines chimiques ou encore les raffineries qui ne sont pas localisés dans les centres urbains » (The national Atlas of Korea).
Industrialisation, Urbanisation et Mondialisation
Dans les années 1960 et 1970, Busan était une puissance économique pour la Corée du Sud et s’est développée avec un capital économique car elle a suivi la voie de libéralisation du marché. Sa croissance a été déclenchée en grande partie par l’augmentation des importations, grâce à des industries à forte intensité de main-d’œuvre et axées sur l’exportation. Le port de Busan a joué un rôle majeur dans l’industrialisation de la ville de Busan, en tant que centre logistique du sud-est du pays, ce qui a permis aux entreprises de vente au détail, de gros et de distribution de prospérer (Kim et al, 2015). En effet, le port de Busan est le cinquième port à conteneurs le plus achalandé au monde : c’est la plus grande passerelle maritime de Corée du Sud. Mais « malgré l’importance de son port, Busan ne parvient pas à développer les fonctions urbaines propres à une grande métropole maritime car elle vit dans la dépendance étroite de Séoul » (Frémont et al, 2004).
Touristiquement parlant, la ville de Busan est une attraction importante, tant au niveau national qu’international (Kim et al, 2015), avec en l’occurrence, le Festival International du Film à Busan (Busan International Film Festival).
Cependant, des projets sont en cours pour aider Busan à croitre encore plus, afin que la ville soit plus attractive et que son économie ne soit pas mise en péril par les migrations partantes et le vieillissement de sa population. En effet « la coexistence, au sein d’un site urbain exigu, des fonctions portuaires et urbaines est de plus en plus difficile. À terme, la ville portuaire de Busan est menacée d’asphyxie, ce qui est à même de remettre en cause le développement portuaire et le développement de fonctions métropolitaines » (Frémont et al, 2004). L’idée est de faire de Busan « une ville innovante grâce à la mise en place d’un nouvel écosystème de startups, constituer un solide vivier de talents et de technologies […], créer une centrale régionale de Recherche et Développement grâce au renforcement des atouts institutionnels universitaires locaux, établir un programme de sensibilisation mondial dynamique pour créer de nouveaux liens commerciaux à l’échelle mondiale, créer de nouveaux piliers de croissance dans six secteurs stratégiques, et développer un nouvel aéroport pour générer de nouveaux investissements et de nouveaux emplois » (Kim et al, 2015). Busan cherche donc à se mondialiser grâce à son aéroport, son port et ses atouts géostratégiques (Kim et al, 2015).
Comme le montre le diagramme ci-après, les projets de développement de Busan sont basés sur des principes fondateurs : le bien-être de la population, la mondialisation de Busan qui deviendra donc une ville globale et le renouvellement de l’économie pour trouver une stabilité. Les enjeux principaux sont sociaux, économiques, culturels, environnementaux et en faveur du développement durable (Benghida, 2014).
Ces projets ont « des exigences modernes dans l’élaboration de projets colossaux [qui] sont en réalité assez simples puisqu’ils incluent la dimension humaine de la ville avec ses besoins écologiques et la vision tournée vers le monde de cette ville florissante » (Benghida, 2014).
Dans la même vocation au développement de Busan, l’Institut de Développement de la ville de Busan (Busan Development Institute) a mis en place « un concours international d’idées pour l’amélioration de la vivabilité de la ville » (Benghida, 2014). Les objectifs sont de :
- Promouvoir le développement de l’activité économique et de l’industrie innovatrice ;
- Développer des ressources, des infrastructures touristiques et culturelles ;
- Développer la zone urbaine et créer des projets d’aménagements de zones industrielles défavorisées ;
- Améliorer le bien-être social grâce à des initiatives politiques et des infrastructures (Benghida, 2014).
Le désenclavement et le développement d’une économie stable tout en respectant l’environnement et la population sont donc les maitres-mots des projets ambitieux de Busan.
Réalisé par :
BLEIN Antoine
ESTEVAN Mathilde
MERIC Emma
VATONNE Emeline
Webographie
BENGHIDA Djamil, L’Excellence dans la Revitalisation Urbaine Une Mise en Valeur Architectonique des Marchés de plein air à Busan, [En Ligne] International Journal of innovation and Applied Studies, publié le 3 Septembre 2014 et consulté le 11 Décembre 2020 à l’URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01060287/document
Busan Metropolitan City, Fine Dust reduction Measures, [En Ligne] Busan Metropolitan City, consulté le 28 Novembre 2020 à l’URL : https://english.busan.go.kr/bsfine
FREMONT Antoine, et DUCRUET, Logiques réticulaires et territoriales au sein de la ville portuaire : le cas de Busan en Corée du Sud, [En Ligne] L’Espace géographique Cairn, vol. 33, no. 3, pp. 193-210, publié en 2004 et consulté le 12 Décembre 2020 à l’URL : https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2004-3-page-193.htm
KANG Byung Ki, Analyse du marché immobilier, [En Ligne] Département de la finance immobilière de la World Cyber University de Gwangju, publié le 02 août 2018 et consulté le 22 Novembre 2020 à l’URL : http://blog.daum.net/reman2000/10689748
KIM Julie, SINGHAM Shanker, IN Soh Young et BENNON Michael, Global Urbanization Trends and Challenges Facing Mature Mid-Size Cities: The Case of Busan, South Korea, [En Ligne] Global Projects Center Stanford University, publié en Décembre 2015 et consulté le 11 Décembre 2020 à l’URL : https://gpc.stanford.edu/sites/g/files/sbiybj8226/f/pusanwhitepaperfinal121615.pdf
KO Dong Hwan, Busan registers worst dust pollution in South Korea, [En ligne] TheKoreaTimes, publié le 22 Avril 2018 et consulté le 28 Novembre 2020 à l’URL : https://www.koreatimes.co.kr/www/nation/2018/04/371_247666.html
KOSIS, Environmental Pollutant Emitting Facilities, [En ligne] KOSIS (KOrean Statistical Information Service), mis à jour le 07 Mai 2020 et consulté le 13 Novembre 2020 à l’URL : https://stat.kosis.kr/statHtml_host/statHtml.do?orgId=202&tblId=DT_1201&conn_path=I2&dbUser=NSI_IN_202&language=en
KOSIS, Households and Population by Gu·Gun (Resident Registration), [En ligne] KOSIS (KOrean Statistical Information Service), mis à jour le 04 Novembre 2020 et consulté le 13 Novembre 2020 à l’URL : https://stat.kosis.kr/statHtml_host/statHtml.do?orgId=202&tblId=DT_202&conn_path=I2&dbUser=NSI_IN_202&language=en
KOSIS, Registered Foreigners by Major Nationality, [En Ligne] KOSIS (KOrean Statistical Information Service), mis à jour le 04 Novembre 2020 et consulté le 13 Novembre 2020 à l’URL : https://stat.kosis.kr/statHtml_host/statHtml.do?orgId=202&tblId=DT_205&conn_path=I2&dbUser=NSI_IN_202&language=en
KOSIS, Registered Population Trend, [En Ligne] KOSIS (KOrean Statistical Information Service), mis à jour le 04 Novembre 2020 et consulté le 13 Novembre 2020 à l’URL : https://stat.kosis.kr/statHtml_host/statHtml.do?orgId=202&tblId=DT_201&conn_path=I2&dbUser=NSI_IN_202&language=en
SOMI, Presentation of Solidarity With Migrants, [En Ligne] SOMI (Solidarity with Migrants), consulté le 11 Novembre 2020 à l’URL : http://somi.or.kr/xe/menu_h01?ckattempt=2%00
The National Altas of Korea, Mesure de la pollution de l’air, [En Ligne] The National Atlas of Korea, publié en 2014 et consulté le 25 Novembre 2020 à l’URL : http://nationalatlas.ngii.go.kr/pages/page_1311.php
The National Atlas of Korea, Emissions de gaz à effet de serre par province, [En Ligne] The National Atlas of Korea, publié en 2015 et consulté le 25 Novembre 2020 à l’URL : http://nationalatlas.ngii.go.kr/pages/page_1734.php
The National Atlas of Korea, Les Emménagements et déménagements de Busan, [En Ligne] The National Atlas of Korea, consulté le 25 Novembre 2020 à l’URL : http://nationalatlas.ngii.go.kr/pages/page_628.php#prettyPhoto
The National Atlas of Korea, Problèmes environnementaux en Asie du Nord-Est, [En Ligne] The National Atlas of Korea, publié en 2013 et consulté le 25 Novembre 2020 à l’URL : http://nationalatlas.ngii.go.kr/pages/page_1302.php
YOON Jang Seob, Population d’étrangers à Busan entre 2012 – 2019, [En Ligne] statista, publié le 13 octobre 2020 et consulté le 22 Novembre 2020 à l’URL : https://www.statista.com/statistics/1069614/south-korea-busan-registered-foreigners-number/